C'est une petite île très belle et très verte, une île hors du temps.
Sur cette île, il n’y a rien, pas de commodité : pas d’électricité, pas d'eau courante et peu d’eau douce, pas de route, pas de voiture, (quelques motos), pas de biens de consommation...
Juste quelques petites cases en bois ou en dur, très simples, colorées et bien entretenues, cachées sous les cocotiers qui bordent la plage ou dans la végétation de la colline.
On s'imagine facilement que c'était comme ça il y a 100 ans !
Sur la plage des barques de pêcheurs.
Ici pas de moteur. Les pêcheurs sont pauvres et n'ont que des voiles rafistolées où en plastique, souvent fabriquées avec d'anciennes voiles que des navigateurs de passage leurs ont laissées.
Les pêcheurs partent tous les matins. Nous les avons vu au large, relevant leurs casiers à la voile. C'est tout un art, ils manœuvrent leur embarcation avec dextérité.
C'est aussi spectaculaire, l'équipage au rappel au prés pour remonter au vent.
Comme c'est un escale de courte durée, nous ne faisons pas les papiers, mais nous visitons cette petite île.
Il y a peu de photos car les Haïtiens n'acceptent pas de se faire prendre en photos par les étrangers.
Du 11 au 14 Février 2019 - Baie Ferer devant le village de Kay Kok
En approche de l'île à Vache il y a plein de jolies barques à voile de pêcheurs qui passent près de nous. On se sent déjà dans une autre époque ! C'est magnifique !
Dès que nous rentrons dans cette baie, nous sommes accueillis par des dizaines de jeunes garçons et adultes qui viennent autour de notre bateau,
Sur leurs barques creusées dans des troncs de manguiers appelées « bois fouillé », pour nous proposer leurs services (travaux sur le bateau, guides, repas créole, ....), des langoustes, quelques fruits.
lls viennent quémander, toujours avec le sourire, des morceaux de voile, du bout, un masque, et tout autre chose pour équiper leurs frêles embarcations.
Pour d'autres c'est «Tu veux que ma mère te lave ton linge ? », d'autres encore réclament de l'aide pour pouvoir aller à l'école avec une lettre type dictée par un de leurs enseignants.
Nous prenons notre temps pour leur répondre et nous échangeons beaucoup avec eux.
Je fais gratter la coque au niveau de la flottaison, je donne un masque de plongée à un gamin pour son père pêcheur, nous achetons des langoustes,
un autre garde le bateau pendant notre absence (même si c'est inutile, car il n'y a rien à craindre ici), Alain donne quelques vêtements, Alexandre et Océane font des échanges, ...
Village de Madame Bernard
Nous arrivons lundi matin : c'est le jour de marché à Madame Bernard.
Nous prenons 2 guides pour nous accompagner faire le marché et nous aider à ramener les provisions.
Le sentier caillouteux est parfois en forêt, parfois sur le bord de la mer. Une marche d'une heure et demie sous un soleil de plomb, (on est parti vers 11 h) pour faire Kay Kok - Madame Bernard.
La piste est bordée de nombreux manguiers sauvages et d'animaux attachés à un arbuste (agneaux, vaches, chevaux) qui broutement l'herbe des bas cotés, et même des cochons.
Ici le dépaysement est garanti, nous croisons des femmes portant de lourdes charges sur leurs têtes, des paysans chevauchant leurs montures chargés de fruits et légumes, où de poisson séché.
Nous traversons de petits hameaux de cases construites de bric et de broc aux couleurs vives. A notre passage, par curiosité, les adultes et enfants sortent et nous saluent de la main.
Le marché est installé en bordure de mer. Des barques sont venues de différents endroits de l'île pour apporter les marchandises qui seront vendues au marché.
Nous déambulons sur le marché où sur des bâches de fortune, souvent à même la terre , les vendeuses étalent leur production. Nos guides font les courses pour nous en négociant les prix, ce que nous n'aurions pas pu faire.
Nous déjeunons à Madame Bernard et rentrons par le même chemin.
Sur le bord de la plage, nous rencontrons un charpentier et son bateau en construction.
Ici aussi les sargasses sont bien présentes et le sulfure d'hydrogène (H2S) rejeté accélère le pourissement des tôles.
Cette agréable balade nous a permis de mieux percevoir la vie en quasi autarcie des habitants de l’île.
Akaba baie
Le sentier qui mène à Akaba nous fait passer devant une fontaine, puis au sommet de la colline où il y a pas mal de constructions, et où on peut constater les dégats causés par le dernier cyclone.
La plage est magnifique et pour nous seuls ! Un joli "resort" est installé en bord de plage, mais il est vide : des manifestations organisées dans les principales villes (contre la vie chère, je crois) empêchent les touristes d'arriver.
Le retour qui se fait en contournant la colline, nous fait découvrir de splendides manguiers et traverser un village où les habitants sont ahuris de voir passer des "blancs", mais répondent gentiment à nos Bonsoir et nous font des signes de la main.
Rencontres
Un soir nous avons mangé chez Jean Jean, un plat de langoustes grillées préparé par sa femme.
Il tient le "Kaliko Bar Restaurant", seul vrai restaurant de Kay Kok où l'assiette (copieuse) de langoustes grillées coûte 10 Euros.
C'est également un personnage incontournable qui peut dénicher ce qu'on a du mal à trouver. Il se déplace sur une vieille moto, et, par exemple, il nous a procuré du rhum, des oeufs, ..
Il nous a également fait connaître un couple français Jean Loïc et Ginou qui œuvrent à l’île à Vache pour améliorer les conditions de vie des îliens avec leur association "NOU KAPAB" qui soutient financièrement des projets collectifs portés et mis en oeuvre par des Haïtiens.
Jean Loïc et Ginou habitent 6 mois dans l'année une petite maison au sommet de la colline. Ils nous ont à leur tour fait connaitre Guy navigateur arrivé sur un catamaran qui nous invitera à diner à son bord.
Sans oublier les locaux : Barnadé, notre guide, toujours bien sapé, Vildor figure locale qui tient un petit bar sur la plage et où sa femme fait des beignets, Herold, Wenson, Erns, Hervé, .....
Les noms de famille sont souvent des prénoms comme Alexandre, Pierre, ...
Informations techniques pour les marins
Navigation IVB - Ile à Vache
J'ai fait faire la route par le plug-in de météo-routage d'Open-CPN
Il nous a fait passer au Nord de Porto Rico, très au large, puis par le canal de la Mona pour ensuite longer au large, la côte Sud de la République Dominicaine et passer le cap Beata.
On part avec du vent de travers avec 1 ris et le génois enroulé au 1er rond.
Au Nord de Porto Rico, le vent faiblit et vient de l'arrière. On continue sous génois seul, puis sous spi seul. On revient génois seul pour la nuit.
On passe le canal de la Mona en vent AR de 15 à 20 noeuds sous génois seul. La mer est désordonnée, ça secoue pas mal et il y a beaucoup de cargos.
Au large de la Rep. Dom. le vent E-NE monte à 30 noueuds. On navigue sous génois seul enroulé au 1er rond.
Comme ceci, on passe le cap Beata sans encombre.
On avait prévu de s'arreter pour se reposer sous le vent de l'Isla Beata ou devant Bahia de Los Aguillas. Comme nous sommes en forme, on décide de continuer sur l'Ile à Vache en Haïti.
Passé le cap Beata, le vent faiblit un peu et on continue sous génois entier seul. On contourne l'île à Vache par le Sud, puis l'Ouest.
Mouillage dans la baie Ferer par 5 m de fond, 25 m de chaine et 3 m de bout : 18° 06,18 Lat N et 73° 41,81 Lon W.
Devant le village de "Kay Kok" et son ponton inachevé qui nous oblige à débarquer sur la plage en annexe.
La baie de Port Morgane est juste à côté, mais déconseillée à cause des moustiques