PopSea est basé à la marina de Degrad des Cannes à environ 30 Km du centre de Cayenne
Elle est totalement isolée et sans moyen de transport
Nous louons une voiture à Cayenne à un prix très raisonnable de 20 € la journée, ce qui nous permet d'être totalement autonomes
Traversée Lençois-Degrad des Cannes et Cayenne
Nous choisissons de sortir de Lençois à l'étale de Pleine mer , soit à PM -1h.
Nous avons tout de même le vent de face avec une mer hachée pendant plus de 2 H, le temps d'éviter les hauts-fonds.
La suite du trajet Lencois - Degrad des Cannes se fait au début vent de travers puis vau grand largue
Le courant participe largement à la moyenne qui s'établit à 7,8 Kt y compris les sorties/entrées de chenal.
On entre dans le chenal qui mène à Degrad des Cannes de nuit.
Le chenal est bien balisé. L'arrivée au port puis à la marina sont moins bien indiqués.
On mouille en amont de la marina par 4,5 m de fond
Le lendemain on acoste au ponton visiteurs, où nous sommes bien accueillis par les résidents comme par le capitaine du port.
On visite Cayenne, sa place des palmistes, son bar "des Palmistes", le fort Ceperou, ....
Visite du zoo de Cayenne
Ce zoo donne un bon aperçu de la faune (surtout les mammifères) présente en Guyane
Le village Hmong de Cacao - Le Planeur Bleu
Le village Hmong un dimanche (les autres jours de la semaine, il n'y a personne)
L'association "Le Planeur Bleu" montre au public sa collection d'insectes morts ou vivants (Morphos, Mygales, ...)
Visite du CSG - Centre Spatial Guyannais
De Degrad des Cannes, nous partons pour Kourou et le CSG avec notre voiture de location.
Le CSG est géré par le CNES, l'ESA et Ariane Espace.
On nous présente les différents lanceurs (le terme fusée est réservé aux militaires) Ariane 5 (lanceur lourd jusqu'à 10 t), Soyouz lanceur moyen et Véga pour les petits satellites.
Ariane 6 est en préparation pour rempacer à terme Ariane 5, avec des coûts de lancements moindre pour une capacité d'emport identique.
Nous partons en car visiter les différents bâtiments et pas de tir (le site est aussi grand que la Martinique).
Le pas de tir de Soyouz, géré par des techniciens russes.
Le Centre de Lancement, avec la salle de contrôle, dans un bunker, relativement près des pas de tir et interdite aux journalistes et clients qui sont regroupés dans le bâtiment Jupiter, centre de communication d'Ariane Espace.
Sur une petite coline nous avons une vue dégagée sur les pas de tir de Vega et Ariane5.
Nous visitons le pas de tir Ariane 5 en car sous la pluie, avec le chateau d'eau qui déverse des grandes quantités d'eau au moment de la mise à feu pour atténuer le bruit et refroidir.
Nous voyons les échappements prévus pour les flammes et fumées et les arrivées d'eau.
Retour au bâtiment Jupiter au Centre de Communication.
Visite du village d'Iracoubo et de son église décorée par un bagnard
En 1892, le bagnard Pierre HUGET, réalisa les peintures intérieures de l'église.
Celles-ci témoignent d'un long et patient travail effectué sur les murs, le plafond et les piliers qui s'acheva en 1898.
Evadé récidiviste, HUGET fut assigné par le père RAFFRAY et habita au presbytère pendant les travaux.
Il fut définitivement libéré du bagne en 1909.
Les îles du Salut
Les trois iles du salut (Royale, St Joseph et du Diable) sont la propriété du CNES et doivent être évacuées pendant le tir des lanceurs car c'est une zone à risque.
A partir de 1852 et pendant un siècle elles ont servi de bagne.
D'ailleurs en tant que Français, on a un peu honte de ce qui s'est passé ici au nom du peuple et de la justice Français.
Quelques édifices restaurés et des ruines témoignent de ce sinistre passé.
Le faussaire Francis Lagrange a réalisé des peintures produisant des scènes de la vie du bagne dont des copies sont exposées sur l'ile Royale.
Ces iles sont couvertes de palmiers et de forets. Nous avons aperçu des Agoutis, rongeur frugivore, qui comme le Loir fait des réserves de nourriture et joue un grand rôle dans la dissémination des graines de palmiers.
Nous abordons en annexe l'île St Joseph où un légionnaire nous indique qu'on ne peut pas laisser notre annexe au quai, ni la hisser à terre mais aller la mettre à la nage le long d'une corde.
Sous le panneau "Baignade Interdite", Robert se met à l'eau et va ranger notre annexe à l'endroit indiqué.
Les cellules des bagnards sont totalement délabrées et laissées à l'abandon.
En faisant le tour de l'île St Joseph sur un magnifique sentier nous découvros la "piscine des bagnards"
Puis, le cimetière marin des gardiens, très bien entretenu (par les légionnaires), avec beaucoup de tombes sobres, très dépouillées et sans noms, qui nous a émus.
L'île du Diable où a été détenu le Capitaine Dreyfus ne se visite pas.
Départ pour St Laurent du Maroni sous la pluie et devant un petit paquebot.
St Laurent du Maroni
Des Iles du Salut, nous gagnons directement St Laurent en remontant le Maroni et nous prenons un corps mort à la marina SLM, gérée par Davide Matalcani,
Un Italien polyglotte fort sympathique, qui procure un accès internet, un service de laverie, une aide au ravitaillement, une aide pour les formalités ou pour la visite au Suriname en taxi,
On se retroiuve autour d'un petit café où il fait bon se retrouver entre navigateurs pour parler voyage, incidents techniques et refaire le monde…Un mouillage pas cher, pratique et très recommandable !
Il nous conseille également une halte au Guyana et nous fournit tous les renseignements pratiques pour remonter l'Essequibo et trouver de bons mouillages.
Nous visitons les différents quartier de St Laurent : Colonial, Officiel, le village chinois, l'ancien hôpital.
Nous prenons une visite guidée pour le "Camp de la Transportation".
Davide nous aide ensuite à organiser la visite de Paramaribo, capitale du Surinam voisin, en taxi.
Camp de la Transportation
L'inauguration du centre pénitentiaire, en activité déjà depuis quelques années a lieu le 21 février 1858.
Il est à 2 pas de notre mouillage. On accède par l'Arche d'entrée, unique accès utilisé par les bagnards, à une vaste cour avec deux bâtiments de l'Administration pénitentiaire.
Sur la droite, l'infirmerie. Sur la gauche, le logement des surveillants et des " porte-clés ", chargés de surveiller les condamnés et séparés des autres bagnards pour des raisons évidentes de sécurité, qui abrite aujourd'hui une bibliothèque.
Cet ensemble regroupe la cuisine, la petite chapelle et la salle anthropométrique dans laquelle les médecins étaient chargés de dresser le profil des condamnés pour ensuite leur assigner des tâches correspondant à leur compétences.
En affet, tous les bagnards, à leur arrivée de métropole, étaient débarqués dans ce camp pour être répartis dans les différents centres pénitentiaires de Guyane.
Nous avons visité :/
Le Quartier des Relégués, composé d'un bâtiment collectif pouvant accueillir jusqu'à 40 condamnés et 19 cellules individuelles. Les relégués sont généralement des petits délinquants condamnés pour vol.
Le Quartier des Libérés, bagnards "non reclassables", détenus dans les mêmes conditions que les relégués.
Les wagonnets servaient à relier entre eux les sites proches de St Laurent. Ils étaient poussés par un ou deux bagnards, un garde armé sur le wagonnet.
Le Tribunal Maritime Spécial, chargé de juger les délits et crimes commis dans l'enceinte du Camp. Les peines pouvaient aller du cachot sans fernêtre fers aux pieds, jusqu'à la peine de mort.
Nous avons vu l'emplacement de la guillotine utilisée à la vue des autres bagnards. Le bourreau était un bagnard volontaire et lui conférait une situation " privilégiée " (primes, repas différents).
Les Blockhaus servaient de dortoir aux insoumis qui étaient attachés la nuit à "la barre de justice". Ils avaient avec une capacité de 40 bagnards, mais en accueillait parfois le double dans des conditions particulièrement pénibles : entrave pour les plus récalcitrants, promiscuité, manque d'air, de lumière et conditions sanitaires spartiates.
Le Quartier Spécial regroupant 12 cellules réservées pour les condamnés à mort. Une fois la sentence tombée, les condamnés attendaient jusqu'à 4 mois pour qu'elle soit exécutée.
Le Premier Quartier, composé d'une vingtaine de cellules pour les bagnards en partance pour les Îles du Salut.
Les Deuxième, Troisième et Quatrième Quartier réservés aux condamnés " difficiles " et isolés des autres par des grilles.
La cellule 47, célèbre pour avoir accueilli Henri Charrière dit " Papillon ".
Les cases doubles et simples réservées aux bagnards condamnés aux travaux forcés.
Quelques cachots ont été restaurés à l'identique en 1991 pour le film d'Yves Boisset l'Affaire Seznec.
Les Criques
Le jour du départ pour le Guyana, nous avons voulu nous arrêter dans une Crique et mouiller, seuls en pleine forêt.
Le mot crique est dérivé de l'anglais creek et désigne un petit cours d'eau.
Nous avons quitté le Maroni pour La "Crique Vaches", à l'entrée de laquelle était mouillés nos amis de la Marina SLM : Mathieu et l'Amiral.
Puis nous avons remonté son affluent "Crique 1900", puis la "Crique Canard" où nous avons mouillé dans un recoin d'eau tranquille.
Avant la tombée de la nuit, nous avons entendu les singes hurleurs, puis, une fois la nuit venue, plus rien, plus rien que le silence.
Le lendemain, après un beau levé de soleil au milieu de nulle part, nous avons emprunté la "Crique Coswine" pour mouiller devant le village Amérindien "Ayawanda".
Nous y avons vu une seule personne ! Un Amérindien "adjoint du Chef du Village". Pourtant le village était fleuri et présentait des signes de vie (linge en train de sécher, ...)
Enfin la Crique Coswine débouche dans le Maroni plus en aval.
Nous avons continué notre route pour sortir du Maroni et mettre le cap sur le fleuve Essequibo au Guyana.